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CABINET VIDAL

Nodule thyroïdien, interview du Dr Vidal sur radio Rhône FM



Le nodule thyroïdien correspond à une petite masse, bien circonscrite, le plus souvent bénigne, qui se forme au niveau de la glande thyroïde.

La glande thyroïde, appelée plus communément thyroïde, est une glande endocrine (c’est-à-dire qui sécrète des hormones dans le sang), en forme de papillon, située à la face antérieure du cou, juste sous la peau. Sous le contrôle de l’hypophyse (glande endocrine située dans le cerveau), elle sécrète plusieurs hormones :

  • La triiodothyronine (T3) ;

  • La thyroxine (T4) ;

  • La calcitonine.

Ces hormones régulent de nombreux systèmes de l’organisme, parmi lesquels :

  • Le métabolisme cellulaire ;

  • L’utilisation et la transformation des nutriments (glucides, protides et lipides) ;

  • Le contrôle de l’énergie musculaire, de l’humeur et de la température corporelle ;

  • La régulation du rythme cardiaque.

Dans la grande majorité des cas, le nodule thyroïdien passe inaperçu et ne provoque aucun symptôme particulier. Pourtant, près de 5 % de la population seraient touchés. D’origines multiples, la survenue d’un nodule thyroïdien peut être favorisée par plusieurs facteurs :

  • Le sexe : il touche particulièrement les femmes ;

  • L’âge : il est plus fréquent lorsque l’âge augmente ;

  • Les grossesses : les femmes sans enfants présentent trois fois moins de nodules ;

  • Le surpoids ;

  • Une alimentation carencée en iode ;

  • Certaines affections génétiques rares ;

  • Des antécédents familiaux de maladies de la thyroïde ;

  • Les irradiations de la région cervicale.

Les différents types de nodules thyroïdiens

Les spécialistes distinguent plusieurs types de nodules thyroïdiens :

  • Le nodule thyroïdien froid ou inactif est bénin dans 95 % des cas et ne sécrète pas d’hormones thyroïdiennes. La fonction thyroïdienne reste alors normale.

  • Le nodule thyroïdien chaud ou actif sécrète de grandes quantités d’hormones thyroïdiennes à l’origine d’une hyperthyroïdie. Il est bénin.

  • Le kyste est une sorte de poche remplie de liquide ou de sang (kyste hémorragique). Il est bénin et ne produit pas d’hormones thyroïdiennes. Mais son volume peut rapidement augmenter et entraîner des douleurs.

  • Les nodules thyroïdiens accompagnant certaines maladies de la thyroïde, telles que :

    • La thyroïdite subaigüe (augmentation du volume de la thyroïde avec douleurs et fièvre) ;

    • Les thyroïdites lymphocytaires (maladies auto-immunes), comme la thyroïdite d’Hashimoto, qui peuvent entraîner une hypothyroïdie.

Les nodules thyroïdiens peuvent être isolés ou non. La présence simultanée de plusieurs nodules est désignée par le terme de goitre multinodulaire.


Symptômes et diagnostic du nodule thyroïdien

Dans la grande majorité des cas, les nodules thyroïdiens sont de petite taille et totalement indolores. Les patients ne s’aperçoivent pas de leur existence et les nodules sont découverts par hasard dans différentes circonstances :

  • Lors d’un examen clinique avec une palpation de la région cervicale. Normalement la thyroïde est impalpable, mais en cas de nodule, le médecin peut palper l’enflure de la glande ;

  • A l’occasion d’un examen d’imagerie médicale, par exemple une échographie de la région cervicale ;

  • Au cours d’une intervention chirurgicale réalisée pour un autre motif.

Parallèlement, le nodule thyroïdien peut être diagnostiqué lorsque son volume important provoque des douleurs chez le patient ou bien lorsqu’il entraîne des signes cliniques d’hyperthyroïdie (perte de poids, anxiété, irritabilité, tremblements, transpiration abondante, …).

Une consultation et des examens médicaux sont nécessaires devant toute suspicion de nodule thyroïdien et notamment dans les cas suivants :

  • L’existence d’un gonflement au niveau du cou, indolore ou douloureux ;

  • La survenue de symptômes d’hyperthyroïdie.

Le bilan médical d’un nodule thyroïdien

Lors de la palpation du nodule au moment de l’auscultation, le médecin ne peut pas distinguer des nodules bénins ou malins. Suite à la découverte d’un nodule thyroïdien, différents examens médicaux sont donc nécessaires pour déterminer l’origine du nodule et la prise en charge la plus adaptée :

  • Un bilan sanguin pour évaluer la fonction thyroïdienne en dosant dans le sang la thyréostimuline (TSH, hormone sécrétée par l’hypophyse pour réguler la production d’hormones par la thyroïde). D’autres dosages sanguins peuvent être nécessaires si la TSH s’avère anormale.

  • Une échographie de la thyroïde pour observer la thyroïde et le nodule (localisation, taille, forme, contenu, …). Le médecin peut ainsi évaluer un risque de nodule cancéreux, en se basant sur plusieurs critères :

    • La présence ou non de micro-calcifications (dépôts de calcium) ;

    • Des contours réguliers ou irréguliers du nodule ;

    • La vascularisation du nodule ;

    • L’état des ganglions lymphatiques dans la région cervicale.

Selon les résultats, des examens médicaux complémentaires peuvent être prescrits :

  • Pour les nodules froids avec TSH normale : une simple surveillance médicale ou une cytoponction (biopsie) du nodule à l’aide d’une fine aiguille pour prélever des cellules du nodule et les analyser en laboratoire ;

  • Pour les nodules chauds avec TSH basse : une scintigraphie pour visualiser le fonctionnement de la thyroïde et détecter si le nodule sécrète des hormones thyroïdiennes ;

  • Pour un kyste: une ponction du liquide contenu dans le kyste en vue d’analyses spécifiques, ou une simple surveillance médicale.

Le traitement du nodule thyroïdien

La prise en charge médicale du nodule thyroïdien dépend du type de nodule mis en évidence par les différents examens médicaux réalisés lors du bilan.

Dans le cas des nodules froids ou inactifs, la prise en charge suit plusieurs étapes en fonction de l’évolution du nodule :

  1. Un suivi médical régulier avec un examen clinique et une échographie de la thyroïde pour surveiller le nodule.

  2. La réalisation d’une ou plusieurs cytoponctions.

  3. L’ablation de la thyroïde, encore appelée thyroïdectomie, est recommandée lorsque le médecin suspecte un nodule thyroïdien cancéreux ou si le nodule, bien que bénin, entraîne par son volume une gêne pour avaler, respirer et/ou parler.

  4. Le traitement par l’iode 131 (isotope faiblement radioactif de l’iode) peut être envisagé comme alternative à la chirurgie dans certaines situations particulières.

Dans le cas d’un kyste de la thyroïde, le traitement indiqué est généralement une ponction du liquide du kyste (appelé le citrin par référence à sa couleur rappelant celle du citron). Une échographie permet ensuite de vérifier que le kyste est bien résorbé. La suite de la prise en charge dépend du résultat de cette échographie :

  • Si le kyste ne se reforme pas, une surveillance médicale est mise en place ;

  • Si le kyste se reforme, une nouvelle ponction peut être réalisée ;

  • Si le kyste persiste après plusieurs ponctions, une intervention chirurgicale est envisagée.

La chirurgie est effectuée d’emblée si le kyste mesure plus de 3 cm ou s’il entraîne une gêne pour avaler, parler et/ou respirer.

Dans le cas des nodules chauds ou actifs, la prise en charge repose sur un traitement par l’iode 131.


La thyroïdectomie

La thyroïdectomie est une intervention pratiquée sous anesthésie générale et s’effectue selon deux modalités :

  • Une thyroïdectomie totale, lorsque l’intégralité de la glande est retirée ;

  • Une thyroïdectomie partielle, lorsque le chirurgien ne retire qu’un seul lobe de la glande et la partie reliant les deux lobes (appelée l’isthme).

Des ganglions lymphatiques de la région cervicale peuvent également être retirés au cours de l’intervention.

Les suites de l’intervention chirurgicale sont généralement marquées par différents troubles mineurs, le plus souvent transitoires :

  • Un gonflement de la région cervicale touchée par l’opération ;

  • Une gêne lors de la déglutition ;

  • Des troubles de la voix liés à une lésion d’un nerf au cours de l’intervention. La voix peut devenir rauque, cassée ou éteinte. Si le trouble persiste, une prise en charge par un orthophoniste peut être nécessaire ;

  • Des perturbations de la calcémie (taux sanguin de calcium) à l’origine de crampes et de fourmillements. Liées à l’atteinte des glandes parathyroïdes, elles peuvent nécessiter la prescription de calcium et de vitamine D.

Néanmoins, des complications peuvent survenir de manière exceptionnelle : un hématome, une hémorragie ou une gêne respiratoire, nécessitant une prise en charge complémentaire.

Suite à l’ablation de la thyroïde, qu’elle soit partielle ou totale, un traitement médicamenteux de substitution est nécessaire à vie, à base d’hormones thyroïdiennes de synthèse. Quelques mois sont souvent nécessaires avant d’atteindre un certain équilibre hormonal. Des bilans sanguins réguliers restent nécessaires par la suite, pour adapter le traitement et éviter les épisodes d’hypo- ou d’hyperthyroïdie et leurs conséquences.

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